fanta, une boisson en eaux troubles

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🥤 Saviez-vous que Fanta, la célèbre boisson à succès, était née sous le régime de l'Allemagne nazie ?
Nous sommes en 1929. Alors que les effets dévastateurs de la crise économique commencent déjà à se faire ressentir outre-manche, le groupe Coca Cola décide d'implanter une filiale de sa boisson à succès en Allemagne, sous l'égide de l'entrepreneur Max Keith. Infatigable travailleur, Keith mène tout le processus d'intégration de A à Z en mettant en place des usines ou des entrepôts Coca Cola dès le début des années 1930, à Francfort ou encore à Cologne.
Le pari est risqué : Max Keith doit réussir à convaincre une population attachée à sa culture de la bière de consommer des sodas. Il lance alors une campagne de marketing agressive, où flyers et publicités dans les rues sont omniprésents. Et cela fonctionne :  En 1933, l'Allemagne consomme déjà plus de 100 000 caisses de Coca Cola par an, faisant de l'Allemagne le second marché après les États-Unis.



La crise permet toutefois à Keith de recruter davantage de main d'œuvre à un coût moindre et de construire plus d'usines pour mieux satisfaire la demande croissante. Et en effet, lorsque les effets de la grande dépression commencent à s'estomper, l'augmentation des revenus et l'innovation technologique du réfrigérateur font exploser la consommation de Coca Cola.
Mais avec la montée du nazisme, Max Keith se doit d'être prudent et fait tout son possible pour masquer les origines américaines de Coca Cola, même jusqu'à avancer que l'entreprise américaine n'était pas actionnaire de la filiale allemande mais seulement prêteur et fournisseur des ingrédients secrets ! Mais de toute façon, Keith était quasiment indépendant de la maison mère américaine et produisait tout seul, 7 des 9 ingrédients secrets de la recette du Coca Cola en 1935. Il réussit à imposer la célèbre boisson dans l'imaginaire collectif comme une marque allemande à part entière et permet à son entreprise de ne pas être impactée par la politique de l'Allemagne nazie.
Ainsi, en 1936, Coca Cola est désignée comme l'un des fournisseurs officiels des jeux olympiques se déroulant alors à Berlin. Cette année-là est par ailleurs un véritable succès puisque l'entreprise écoule jusqu'à 1 Millions de caisses du fameux soda, et l'on photographie même le numéro deux du régime, Hermann Göring, bouteille de Coca Cola à la main. (manquait plus que le Big Mac) .



Cependant, l'euphorie est de courte durée : l'Allemagne met en place son plan économique de "Quatre Ans" afin d'être autosuffisante, mettant en difficulté Coca Cola qui a encore besoin des livraisons américaines. De plus, en 1939, l'Allemagne entre en guerre et l'entreprise se retrouve dans une difficulté croissante, frôlant la nationalisation qu'elle évite de justesse grâce à la proximité de Max Keith avec le ministre de la justice pas beaux, Franz Gürtner. Ainsi, au fur et à mesure que l'Allemagne agrandit son territoire, Keith se voit nommé à la tête des filiales Coca Cola néerlandaises, françaises, belges et norvégiennes.
Cependant, toutes les usines du monde ne servent pas à grand chose si il n'y a rien à produire. Et dans le contexte difficile de la Seconde Guerre Mondiale, en 1940, les importations sont difficiles voire impossible pour l'Allemagne. Keith n'est plus en possession de tous les ingrédients afin de produire du Coca Cola, comme le sirop de Cola.



Afin d'éviter la faillite, le directeur allemand va devoir faire preuve d'ingéniosité  il travaille à l'élaboration d'une nouvelle boisson. Avec l'aide du pharmacien Erich Drafahl, ils travaillent tout deux à fabriquer une recette à base d'éléments fiables, peu chers et disponibles en quantité comme des résidus de fruits (pommes pressées entre autre) ou du lactosérum, un sous-produit de la fabrication du fromage. Les fruits utilisés (pour rajouter du goût) dépendaient alors totalement de ce qui était disponible. On trouvait des raisins, des oranges ou encore du citron.
Ce mélange donnait un soda bien différent du Fanta moderne et était alors utilisé par la population allemande, en proie à la famine, comme exhausteur de goût ou pour les bouillons de soupes.
Dans cette lancée, les usines Coca Cola tournaient alors de nouveau à pleine cadence dès 1940. Cherchant à trouver un nom à sa nouvelle boisson, Keith demande à ses employés d'utiliser leur imagination (Fantasie en Allemand), ceux-ci optent alors pour le nom de Fanta. Après l'entrée des Etats-Unis dans la Seconde Guerre Mondiale, Robert Woodruff (directeur de la maison mère de Coca Cola) coupa les liens qui unissaient sa firme avec celle de Max Keith suite à l'embargo total décrété envers les puissances de l'Axe.  



Durant le reste de la guerre, alors que la boisson connaît un certain succès, les usines Coca Cola allemandes sont bombardées par les avions alliés, et l'entreprise dut embouteiller de l'eau pétillante afin d'être reconnue comme indispensable à la production de guerre. Durant la fin du conflit, l'entreprise frôla de nouveau la nationalisation, et Keith fut même convoqué à Berlin pour "s'expliquer" sur le nom de son entreprise, qui n'avait toujours pas été renommée. Mais le projet tomba à l'eau après la destruction d'une grande partie du ministère de la justice allemand en février 1945 par un bombardement, et la mort du ministre en question.
À la libération, les américains mettent la main sur l'une des usines de Keith, et la production de Fanta fut stoppée par la maison mère américaine, qui en profita pour récupérer la recette du breuvage et les bénéfices générés.
Après la guerre, Keith fut considéré comme un homme d'exception en Allemagne : non seulement il avait réussi à maintenir sa firme de production à travers la guerre, mais en plus il avait trouvé le moyen de ne pas se lier avec le régime pas beaux : il n'était pas membre du NSDAP, et sa firme ne fut jamais nationalisée !
Pour ces efforts, il fut nommé directeur de Coca-Cola Europe.
Du côté de la maison mère, la production de Fanta redémarra en 1955, du fait de la forte concurrence de Pepsi.
Fanta est depuis une des boissons les plus vendues dans le monde avec une valeur de marque estimée à 7 milliards de dollars.
Sources :
- "Fanta, une boisson aux eaux troubles" : sur https://www.curieuseshistoires.net
-  "Pourquoi Coca a inventé le Fanta" sur https://www.businessinsider.fr/
- "La création de Fanta" sur https://www.laculturegenerale.com
- "Fanta: Comment un homme en Allemagne nazie a créé un soda mondial" :  via https://youtu.be/bP-Lrp0mdng

Pour le coup je trouve que ça détruit complètement la pratique du "je met du Fanta dans une bouteille en verre pour faire histo".

On voit clairement sur les affiche que ça s'approche plus du jus de pomme que la boisson orange actuelle. (C'est indiqué beaucoup de déchets de pomme pressé...)

De plus il est dit qu'ils ont du embouteillé de l'eau gazeuse pour éviter la nationalisation de l'entreprise. Est-ce qu'il produisait encore beaucoup de soda en 1944

Bon la probabilité d'en trouver sur le front......

Le mieux c'est bien de laisser sa bouteille à la maison pour le week-end
A moins d'avoir une dispense de votre médecin pour causse d'être accro au sucre.....

Brice. a écrit:

Pour le coup je trouve que ça détruit complètement la pratique du "je met du Fanta dans une bouteille en verre pour faire histo".

On voit clairement sur les affiche que ça s'approche plus du jus de pomme que la boisson orange actuelle. (C'est indiqué beaucoup de déchets de pomme pressé...)

De plus il est dit qu'ils ont du embouteillé de l'eau gazeuse pour éviter la nationalisation de l'entreprise. Est-ce qu'il produisait encore beaucoup de soda en 1944

Bon la probabilité d'en trouver sur le front......

Le mieux c'est bien de laisser sa bouteille à la maison pour le week-end
A moins d'avoir une dispense de votre médecin pour causse d'être accro au sucre.....

Mouai mais non, car dans ce cas là faudrait aussi interdire tous les saucissons, patés, gateaux, goulash, saucisse purée, cidre, bieres, et autre chocolaterie que l'on ingurgite à toutes nos sorties car la même régle s'appliquerait dans ce cas car toutes ces denrées qui étaient tout aussi rare pour les soldats aux fronts. Si ils arrivaient sur le front à avoir une soupe coupée à leau ou une ration de fer dans le ventre c'était déjà un luxe ! Donc non je suis contre être extrême à ce point et à n'appliquer que des repas de ligne de front car sinon c'est soupe à l'eau pour tous le monde pour toutes nos sorties... De plus avoir accès a du Fanta reste plausible surtout si on part du fait réel que notre unité a passé 1 an (avant le D Day) tranquille planqué dans le Pays de Caux à fortifier le mur de l'atlantique et a donc disposé de temps et de solde à dépenser dans des denrées qui étaient clairement plus facile à trouver dans cette situation qu'au fin fond du front Russe. Pour rester dans le raisonable il faut rester pour le choix de notre alimentation sur ce qu'un soldat d'occupation pouvait trouver en France début 1944 c'est à dire sur un front calme et avec un accès aux achats du commerce local et un approvisionnement de denrée militaire sans difficulté particulière. D'ailleurs il était connu que le soldat Allemand en France était considéré comme un planqué/chanceux (avant le 6 juin) versus ses homologues des autres front, justement pour cette "douceur" de vie qui faisait qu'il avait accès à des produits que les autres n'avaient pas sur d'autres fronts.

Bref #touchespasàmonFanta

Divers extraits des sites cités en référence dans les notes de bas de page.

"En 1941, avec l’entrée en guerre des États-Unis, les livraisons en provenance d’Atlanta cessèrent brutalement. Keith, après avoir distribué tous les stocks existants à l’Armée allemande et à la Luftwaffe, réunit ses directeurs pour une réunion de la dernière chance, leur déclarant qu’ils devaient, sous peine de disparaître, trouver un nouveau produit qui pourrait être fabriqué à partir de produits locaux disponibles.

(...)

Au sujet du Coke et de l’aviation, les derniers cadeaux faits à la Luftwaffe provoquèrent une véritable consternation dans les rangs des pilotes de la RAF opérant en Afrique du Nord. Sans glace disponible, les Allemands fixaient avec des sangles quelques bouteilles de Coca, entourées par des serviettes humides sous les ailes de leurs chasseurs, pour les faire refroidir. Les pilotes anglais, voyant ces étranges ajouts sur les appareils de leurs adversaires, firent part de ces modifications de nature inconnue sur les chasseurs ennemis, ce qui amena tout le monde à se poser des questions pendant un certain temps.

Quoi qu’il en soit, Keith et son équipe finirent par créer le Fanta, fabriqué à partir des résidus de pressage des pommes pour le cidre, de petit-lait, et d’additifs. De manière surprenante, le goût était excellent, et on en vendit des millions."


"En effet, le Fanta est un produit de substitution au Coca-Cola, boisson très populaire dans l’Allemagne de cette époque. Née à la fin des années 1920, la branche allemande de Coca-Cola, entreprise américaine, vend environ 4 millions de caisses de Coca-Cola par an entre 1933 et 1939. La marque a par ailleurs sponsorisé les Jeux olympiques de 1936 à l’occasion desquels elle a mené une importante campagne de publicité.

Mais le déclenchement de Deuxième Guerre mondiale en 1939 et, surtout, l’entrée en guerre des États-Unis en 1941, menacent la production de Coca en Allemagne. Communiquer avec la maison-mère devient plus difficile, et l’approvisionnement en matières premières est compromis.

Max Keith, le directeur de Coca-Cola en Allemagne, cherche alors à développer un nouveau produit qui puisse sauver sa filiale pendant la guerre. Malgré un rationnement de la production, la firme ne peut plus produire de Coca à la fin 1942.

Coca-Cola Allemagne développe, à partir de sous-produits industriels disponibles en abondance dans l’Europe nazie (du lactosérum, des fibres de pommes issues de presses à cidre et un sous-produit destiné à la fabrication du fromage) un nouveau soda produit à très faible coût : le Fanta. Cette boisson est d’abord sucrée avec de la saccharine puis, à partir de 1941, avec du sucre de betterave.

La création du Fanta est un vrai succès de l’Allemagne en guerre : 3 million de caisses sont vendues en 1943. Le Fanta servait surtout à sucrer les ragoûts et les soupes.

Son nom est une apocope du terme allemand Fantasie (« imagination »).

Le Fanta connaît une très courte éclipse après la guerre. Sa production, un temps abandonnée, reprend en 1955, pour faire face à la concurrence de Pepsi. Son succès aux États-Unis a été tardif, mais c’est un des produits phare de la marque Coca. Le Fanta est par exemple  le deuxième soda le plus vendu en Afrique, après le Coca-Cola."


"Then the war entered a new stage. With the attack on Pearl Harbor, the United States formally entered World War II and declared Germany an enemy. It used the Trading With the Enemy Act of 1917 to enforce a full embargo on the Axis powers. Woodruff and Keith were finally forced to cut ties, and Keith's constant flow of Coca-Cola syrup was halted. Keith was effectively stranded.

While other multinational businesses operating in Germany at this time were unable to make products, Keith was determined to still produce something. So he made a tactical decision. He oversaw the creation of an exclusively German soft drink.

Keith had chemists concoct a soda that was vaguely similar to Coke, caffeinated and with an unidentifiable blend of tastes. But rather than being made with the secret 7X Coke flavoring, this product was made from the leftovers from other food industries, mostly scraps from produce markets. This was usually fruit pulp, like apple fibers from cider pressing and whey, the liquid byproduct of cheese curdling. The resulting liquid was a translucent beige that more closely resembled today's ginger ale. Keith asked his sales team to explore their fantasies while inventing a name, and the drink was christened...Fanta. The name was a hit.

At this time, Fanta was all he had to keep the company afloat. Fortunately for Keith, Fanta was also all Germany had. With few soft-drink alternatives, its popularity exploded. Its prominence allowed it to skirt the sugar rationing, making it the sweetest drink on the market. This made it increasingly popular as an additive in soups and stews. Sales gradually rose as it became a household staple.

Keith then used his connections in the Third Reich to gain a position overseeing all Coca-Cola plants in Germany and the territories it conquered. This allowed him to spread Fanta across Europe and save other subsidiaries from shutting down. The German branch sold about 3 million cases of the drink before the war was over."


Résumé:
Difficile de se faire une idée juste avec ces sources qui se paraphrasent et se contredisent.
Le bizness Coca-cola (4millions de caisse par an) semble s'arrêter à l'initiative des Etats unis après Pearl Harbor(même si stocks distribués jusqu'à 42) et donc cela laisserai ensuite + de place au Fanta (qui pré existerait tout de même avant 41 puisque c'est le moment ou la saccharose est remplacé par le sucre de betteraves).
On parle pour Fanta de 3 millions de caisses écoulées en 43 ou durant toute la période du conflit(42>45)?
Visuellement il s'agirait d'un jus beige qui ressemblerait à du Ginger ale/jus de gingembre (qu'on trouve aussi dans le Schweppes).

Conclusion:
Il est plus historique d'avoir du Coca pour la période précoce(39>41), car le Fanta n'existait pas ou dans des faibles proportions.
A partir de mi 41 la proportion s'inverse, Coca disparaît pour du Fanta(boisson sucrée beige) qui sert entre autre à sucrer la soupe.
La population allemande est estimée à 70 millions,85 millions avec ses territoires annexés en 1939.
Donc on parle d'environ une caisse par an pour 20 personnes pour le Coca, et pour le Fanta 1 caisse par an pour entre 20 et 80 personnes (à savoir combien de bouteilles dans une caisse, j'ai trouvé 12, 20...).
A titre de comparaison nous serions entre l'Allemagne et la France , de nos jours à une consommation de 30 à 40 litres de coca par an/personne soit 150 bouteilles de 20cl (donc à la louche 150 fois plus que pendant l'avant guerre/la guerre).

https://www.youtube.com/watch?v=2MyqrXjixHw