L’idée de ce post sur le forum est d’identifier le modèle de quelques équipements de la tenue du Lufteaux, afin d‘aider certains à y voir plus clair. Le but n’est pas de vous obliger à prendre tel ou tel équipement, ni de faire une liste exhaustive de tous le matos allemand Seconde Guerre, mais simplement de vous éclairer pour quelques pièces !
Sauf exceptions, je n’aborde pas les matières (cuir granuleux ou lisse, prestoff, % de coton, etc) car je ne suis pas sûre que ça soit utile étant donné que nous utilisons de toutes façons des repros dans 99 % des cas, repros qui ne suivent très généralement pas ces modifications de matériaux utilisés. Mais je peux ajouter ces modifications si vous voulez !
Aussi, je me base sur les spécifications officielles, mais bon dans les faits c'était pas forcément complètement appliqué
Porte baïonnette – KoppelschuhAprès un décret du 25 janvier 1939, les porte-baïonnettes doivent désormais être composé d’une courroie de maintien, à l’instar de ce qui se faisait déjà dans les troupes de cavaleries. A partir de 1942, le modèle est complètement simplifié et droit.
Bretelles – HosenträgerBeaucoup de modèles civils étaient utilisés, mais on distingue deux variantes dans les bretelles de dotation de l’armée allemande : le modèle avec œillets en coton tressé et pièce centrale haute (en Y), et le modèle apparaissant au milieu de la guerre avec des œillets en cuir et une pièce centrale basse (en V). Les deux modèles ont continué à être produit à l’issue de la guerre.
Casque – StahlhelmComme la plupart des équipements, le casque allemand, pièce emblématique, n’échappe pas à quelques simplifications pour accélérer sa production au cours de la guerre. Le premier modèle qui nous concerne est le M.35, distribué à l’armée courant 1936. Suit le M.40, similaire en tout point sauf sur l’œillet d’aération, qui, sur le papier, n’est plus un rivet ajouté mais un trou percé directement dans la coque. Sur ce modèle diffèrent également les techniques de fabrication et la peinture utilisée pour le modèle Heer, mais ce n’est pas le sujet. Face aux besoins grandissants de l’armée, le modèle du casque est standardisé en juin 1942 avec le M.42 : le rebord du casque est désormais vers l’extérieur, simplifiant la production.
Concernant les écussons (décalcomanies) sur le casque, on en trouve deux : celle des couleurs nationales (Wappenschild) et celle avec l’aigle (Hoheitsabzeichen). Toutes deux présentes sur le nouveau casque de 1935, la décalcomanie avec les couleurs nationales est officiellement éliminée en 1940, puis celle de l’aigle en 1943 (ce qui ne veut évidemment pas dire qu’avant ces dates les casques avaient forcément leurs écussons).
Calot ou casquette – Feldmütze oder Einheitsfeldmütze M.43En voila un point important, et ne relevant pas vraiment d’une modification de l’équipement mais plutôt de l’ajout d’une possibilité de coiffe. Le calot (Feldmütze) est en usage à partir de 1935 jusqu’à la fin de sa fabrication en 1944. En 1943 est introduit la casquette (Einheitsfeldmütze) pour les nouveaux membres incorporés et/ou pour remplacer un calot usé.
Chemise – HemdenEn écartant les chemises civiles qui furent parfois utilisées par les troupes, l’armée a fournit 3 modèles de chemises. La première est adoptée en mai 1933 : d’un blanc écru, sans col, conçue pour être porté avec un faux-col (Kragenbinde). En 1941 apparaît un modèle (M.41) gris-vert, de coupe identique mais avec un col et un tissus différent (aertex), puis en 1943 apparaît le modèle M.43, évolution définitive de la chemise de dotation : sur la base d’une M.41, on lui ajoute deux poches sur la poitrine et la possibilité d’y attacher des épaulettes.
Pantalon – FeldhosenAmélioré dans sa conception et sa commodité tout au long du conflit, le pantalon connaît une certaine évolution. Dès 1935, l’armée est dotée du pantalon long M.35 (aussi appelé Lange Tuchhose ou Langehosen) : la taille est haute, la coupe droite, il est destiné à être maintenu par des bretelles, et initialement pensé pour être porté avec les typiques bottes de troupe.
En 1943, le modèle change pour le pantalon à bas arrondis (Rundbundhose ou Keilhose). Plus moderne, ce dernier dispose de passants pour une ceinture tout en gardant la possibilité d’utiliser des bretelles, la taille est moins haute que son prédécesseur, la poche pour la montre à gousset possède un rabat, l’entre-jambe est renforcé, la coupe est ajustée et ajustable aux chevilles et pensée pour le port de brodequins.
Pull – Schlupfjacke / SchlupfhemdAvant d’adopter un pull classique, l’armée dispose de cardigan M.1927, qu’on voit encore apparaître sur des photos début de guerre, avec une large bande centrale suivant le col. En 1936 est adopté le Schlupfjacke M.36, avec un col en pointe (V) et bande de couleur grise ou verte autour du col et des poignets. Le col en V laisse très rapidement place à un col rond. Les bandes de couleur disparaissent, d’abord celles des poignets, puis celles du col pour simplifier la production. En 1942 arrive le Schlupfjacke M.42, peu distribué cependant, avec un col roulé et une coupe plus droite que son prédécesseur.
Chaussettes – SockenLe modèle classique n’a pas changé jusqu’à 1944 : grises foncées avec de 1 à 4 bandes blanches horizontales selon leur taille. A la fin de guerre, ce système de bandes disparaît par soucis de simplification, et la chaussette ne devient plus qu’un « tube » de tissus cousu à une extrémité sans taille particulière. En cas de manque de chaussette de dotation, les chaussettes civiles étaient évidemment très présentes, de même que le système russe de Fußlappen.
Sac à pain - Brotbeutel M.1931Possède des renforts en cuir avant qu’ils ne disparaissent au milieu de la guerre (1941), pareil pour les attaches à la ceinture qui se referment d’abord par des boutons, avant de n’être qu’un passant par la suite.
En novembre 1944 apparaît le Brotbeutel M.44, une version simplifiée où le crochet de ceinturon est remplacé par une boucle en tissus, les attaches à la ceinture sont désormais cousues, sans bouton. Lorsqu’on ouvre le sac, une poche pour ranger le Reinigungsgerät 34 (kit de nettoyage du fusil) est présente, contrairement aux autres modèles.
Bottes ou Brodequins – Marschstiefel oder SchnürschuheÉquipement emblématique de l’armée allemande, les chaussures n’échappent pas à des évolutions durant la guerre. Jusqu’au décret du 9 novembre 1939, la botte fait 41cm de haut, avant ne plus faire que 35cm, par soucis d’économie des matériaux. Est également ajouté à cette date un renfort interne en cuir le long de la couture arrière de la tige.
A côté des bottes, il y a les brodequins, qui n’étaient initialement pas utilisés au front. Le modèle de 1937 comporte 5 paires d’œillets et 4 paires de crochets, produit jusqu’en 1945. Début 1944 est introduit un nouveau modèle, composé uniquement d’œillets. Cette année là, l’usage et la dotation de brodequins + guêtres est de plus en plus courante selon l’unité.
Guêtres – GamaschenProduit à partir de 1940, ils gagnent en popularité en 43-44, associés aux Schnürschuhe. Les premiers modèles n’ont qu’une bordure de cuir dans la partie inférieure, quand les modèles plus tardifs (1944) possèdent une plus large pièce de cuir pour éviter l’usure avec la chaussure, ainsi qu’une baleine au talon pour leur donner forme.
Boîtier masque a gaz – Tragebusche / GasmaskendoseTraumatisme de la Grande Guerre, le boîtier de masque à gaz est présent tout au long du conflit.
Le design du boîtier que nous utilisons apparaît en 1930 : il fait alors 26 cm de haut.
En 1935, le boîtier perd 1 cm, il fait donc 25 cm. Le système de fermeture est renforcé, la boucle de métal le long du boîtier pour sécuriser la housse à gasplane disparaît.
En 1936, le système de fermeture est modifié pour laisser place à une lanière avec ressort, système qui sera utilisé jusqu’à la fin de la guerre.
En 1938, nouveau changement pour le boîtier qui fait désormais 28 cm. Suite à une décision d’avril 1942, les longs modèles sont a réserver à l’armée de campagne, quand les modèles plus courts sont donné à l’Ersatzheer et à la Luftschutz.
Les sangles du boîtier sont en tissus, les embouts sont parfois en cuir au début de la guerre.
Gourde – Feldflasche M.1931Le modèle en lui-même n’a pas changé au cours de la guerre, si ce n’est dans les matériaux utilisés. On note tout de même un ordre d’avril 1941 qui change la couleur noir du quart pour un vert olive, mais ce n’est pas entièrement appliqué. En 1943, les sangles en cuir sont parfois remplacées par des sangles en tissus. En septembre 1944, le bidon n’est plus fabriqué en aluminium mais en plaque laquée rougeâtre.
Couverts – GöffelAucune évolution durant la guerre, la fourchette et la cuillère sont utilisées par tous durant tout le conflit. Il existe un nécessaire composé d’une cuillère, fourchette, couteau et ouvre-boite, mais il est a réserver aux gradés (officiers principalement). Le couteau ne fait pas partie des objets de dotation de l’armée allemande, il était d’achat personnel ou cadeau de famille au soldat.
Cartouchières - Patronentaschen M.1911Les cartouchières n’échappent pas à la simplification de fabrication des équipements au court de la guerre. A l’arrière, la lanière pour attacher la cartouchière au ceinturon est longue et tenue par le même embout qui sert à fermer la-dite cartouchière, ce qui est remplacé par un simple passant court riveté à la fin de la guerre. Ce changement semble être arrivé en 1942-43 ou après, sans toutefois avoir de date précise. La forme de l’anneau pour y attacher le brelage change également au milieu de la guerre, d’un D à un rectangle. Enfin, moins représentatif, l’avant de la cartouchière est également modifié (mais pas tout le temps) : d’une lanière cousue, on passe à un modèle riveté.
Baïonnette - Seitengewehr SG 84/98Au début de la guerre, la poignée était en bois, avant d’être remplacée par une version en bakélite. A la toute fin de la guerre cependant, les poignées en bois firent leur retour face à la pénurie de matériaux.
Vous voyez d'autres équipements qui ont changé et que je pourrais ajouter à la liste ?