Salut a tous ,
C’est partie pour la deuxième partie.
Ayant décrit brièvement l’organisation des secteurs rassemblant les différents point d’appui , je vais maintenant décrire , le fonctionnement type d’un point d’appui allemand.
L’implantation géographique d’une position, même la plus petite , n’est pas prise a la légère par l’occupant. Chaque point d’appui rempli un ou plusieurs objectifs bien précis a savoir, défense de plage, d’un carrefour routier, repérage aérien, détection radar, couverture côtière etc.… le choix de l’implantation géographique est donc primordial et d’une importance stratégique .
Nous allons prendre l’exemple de défense d’une petite plage bordées de falaises. Pour en barrer l’accès, les allemands vont axer leur défense d’une façon particulière . En effet, le maximum de leur défense ne sera pas présent sur la plage elle-même mais sur les extrémités de la plage.
Pour ce type de plage, les allemands vont mettre en place un système de défense type reposant sur deux points d’appui localisés sur les falaises de façon a pouvoir couvrir de leur feux toute la plage. La plage est donc prise en enfilade à l’ouest mais aussi depuis les falaises Est. Les deux Wn croisent donc leurs feux, interdisant tout accès a la plage. L’armement type repose sur 1 ou 2 canons antichars ou de campagne placés sous casemates , de quelques mitrailleuses, et un ou deux mortiers. Un canon anti aérien peut également être mis en appui selon l’importance de la position.
La zone sableuse est quand a elle défendue de manière passive par le biais des obstacles de plage, champs de mines, barbelés… Les accès routiers de la plage sont en général contrôlés et barrés par des obstacles anti personnels mais aussi antichar (fossés antichar, murs antichar, IPN, Rail … ) . Dans certains cas la plage entière est barrée par un mu antichar.
La plage est également défendue en arrière du littoral . Cette défense s’effectue en contrôlant et en défendant les axes routiers . Il n’est pas rare d’observer un point d’appui barrant la progression sur un carrefour routier.
La zone a défense est également couverte par l’artillerie. Les batteries divisionnaires sont présentes de 5 a 10 km en arrière dans les terre . Elles ont pour rôle de couvrir de leur feux toute la zone côtière. Ces batteries n’ont aucun visuel sur les plages. Elles bénéficient, pour leur coordonnée de tirs de plusieurs postes directeurs de tirs au nombres de 3 pour assurer la triangulation des tirs. Ces postes, sont soit isolés en avant dans un champs , point haut ou bien intégrés directement au sein d’un point d’appui en bord de plage.
Pour bâtir un point d’appui de défense, les allemands mettent en place toute une série de fortifications dans un premiers temps primaires . Celles-ci reposes sur des fortifications non bétonnées dites de campagne (MG Stand, tranchées, abris en rondins, ect…)
Avec l’évolution du conflit, les allemands mettent en place des fortifications bétonnées statiques .
Ces constructions bétonnées, bunker, répondent a un cahier des charges strict.
Au début de la guerre , les allemands ont développé plusieurs programmes de construction (typologie).
On y trouve :
Le programme de fortifications semi-permanentes de campagne ( Verstärkt Feldmassiger )
Le programme de fortifications définitif (Regelbauten)
C’est dans ces programmes que l’occupant va puiser les différents type de bunker pour réaliser le Mur de l’Atlantique .
Le programme de construction regelbauten ( inter arme) est réalisé en plusieurs séries évoluant dans le temps entre 1938 et 1944 ( Série 100 ,200, 300, 400, 500, 600 et 700 ). Ce catalogue se présente de la façon suivante :
Chaque construction (repentant un bunker) est numérotée dans l’ordre croissant du numéro 1 au numéro 714 . Une lettre représentant un corps d’armée est apposé a un numéro a savoir :
R ou H : Pour tous les regalbau propres a la Heer: R667, R501, R502, R622, R680 ect..
L : Pour les regelbau propres à la Luftwaffe : L407,L409,L480 ;L479 ;L410 ect…
S ou V : Pour les regalbau propres à la Kriegmarine : V142, S192, S662, S100, V229 ect…
A chaque code (R667, L480,S100 ) est attribué un plan de blockhaus unique ayant un role bien particulier et pour un armement donné .
Dans de nombreux cas, certains codes se suivent , le rôle et l’armement est identique,le plan semble identique mais de nombreuses modifications parfois minimes sont réalisées.
Exemples :
Les casemates R623 , R624 et R630 :
sur le papier, ces deux regelbaus sembles identiques , ils ont le même rôle, a savoir abriter une mitrailleuse lourde sous plaque blindée. Les dispatching des salles de vie est identique, on note dans les deux cas un sas anti gaz, une sortie de secours, la même salle pour l’emploi d’un périscope, la présence d’un mur de flanquement .
Mais la différence pricipale se situe au niveau de l’embrasure de tir . La casemate R623 est doté d’une plaque de blindage pour MG frontale tandis que la R624 est dotée d’une plaque frontale et d’un toit blindé pour abriter la mitrailleuse lourde.
Maintenant la comparaison de la R623 avec la casemate R630 :
Les plans types sont strictement identiques en tous points SAUF au niveau de l’embrasure de tir : La casemate R630 a une embrasure plus grande que la R623 , la plaque de blindage est d’un type different.
Le choix d’implantation d’un regelbau a en droit donné au sein d’un Wn ( pourquoi un R624 et non pas un R623 ? ) depend de plusieurs critères :
- Contrôle du terrain et de la structure par les Géologues allemands de la Whermacht
- Armement prévue dans le regelbau
- Rôle et but stratégique
Voila ce que je peux vous dire de manière générale sur le programme de fortifications allemandes. Un blockhaus présent sur une position a été dument choisi et étudie par l'occupant afin de répondre a un but stratégique bien précis.
Je survole de très haut le sujet car il existe encore bon nombre de programmes de construction ( Panzeratlas, les Vf, tobruk ),de modifications faites par l'occupant sur les plans de blockhaus pour répondre a une problème local (adjonctions de pièces, d'un périscope, cloche blindée, local pour cuve a eau, puit , salle radio, conversion d'un blockhaus abri pour central telephonique, transformation d'une casemate initiale pour canon en une casemate pour mitrailleuse ect...
l'occupant a également créer des bunkers ne répondant à aucun plans ni type . Ces constructions sont souvent très locales, présentes sur de nombreuses positions voisines et ne se retrouvent pas 20 km plus loin ni dans le reste de l'Atlantikwall .
C'est ce qui fait la complexité de l'étude de l'Atlantikwall.
A+