Les bombardements alliés sur l'Allemagne 1940-1945

Les postes centraux de contrôle des divisions de chasse.

«  Dans l'armée, ces centres, monstrueux abris bétonnés, portaient le nom significatif de « Théâtre ». Dès l'entrée, on était pris par l'ambiance fiévreuse qui y régnait. Dans la lumière artificielle, les visages paraissaient creux, livides, fatigués. Le manque d'air, la fumée des cigarettes, le ronronnement des ventilateurs et le tic-tac des téléscripteurs vous donnaient la migraine au bout d'une demi-heure. Au centre de la pièce, se trouvait une énorme vitre en verre dépoli, placée verticalement, sur laquelle des dispositifs lumineux projetaient la position, l'altitude, la force et le cap des formations ennemies et des nôtres. On se serait cru devant un immense aquarium dans lequel des milliers de puces d'eau dansaient une sarabande effrénée. En réalité, chaque indication qui venait s'inscrire sur l'écran résumait une multitude de messages et d'observations provenant des radars, guetteurs, postes d'écoute, appareils de reconnaissance ou formations en cours de vol. Ainsi l'écran représentant une carte détaillée de la région, donnait l'image exacte de la situation aérienne dans le secteur de la division, avec un retard moyen d'une minute.
Devant la « scène du théâtre », aux premières loges en quelque sorte, étaient assis sur plusieurs gradins les contrôleurs qui transmettaient à leurs formations respectives les instructions nécessaires, en s'inspirant à la fois du dispositif général de nos forces et des nécessités du moment. A ces acteurs principaux s'ajoutait la foule des figurants et des figurantes. L'ensemble formait un tableau impressionnant, même pour les initiés. »

Jusqu'au bout sur nos Messerschmitt, Général Galland

Les centres de commandements reçoivent leurs informations notamment grâce aux radars installés sur tous les territoires sous contrôle allemand.

Les bombardiers du Bomber Command sont approvisionnés en bombes. Ici un bombardier Stirling.

Direction l'Allemagne ! Objectif raser la ville de Krefeld.

la ville de Krefeld subit 200 raids aériens, fit 2048 morts. La ville fut détruite à 97 %.

Les pilotes de chasse de nuit sont en alerte !

Pour le lieutenant Kühnel et les hommes de la 13è compagnie du 211è régiment de transmissions de la Luftwaffe, cette nuit était plutôt décevante. La station radar dont ils avaient la charge-nom de code « Tomtit » et qui se trouvait à 25 km au nord-est de Bruxelles, était à l'affût. Le flot des bombardiers ennemis passait cette nuit-là, à plus de soixante kilomètres au nord, hors de portée de son grand radar Würzburg. A partir de 1h10, toutes les stations du Nord......orientaient leurs chasseurs sur les appareils anglais. Mais pour « Tomtit », rien.
Tout à coup, sur l'écran du radar à longue portée Freya de « Tomtit », apparut un avion isolé. S'il continuait dans la direction observée, il allait bientôt pouvoir être pris en charge par les radars de précision. Naturellement, les hommes qui se trouvaient à bord BK-712 ne se doutaient de rien......
Pour une raison ou une autre, Skillinglaw avait été séparé du flot de bombardiers. Au-dessus de la Belgique, il était 1h15, il était cap à l'est, sur Krefeld. Mais entre lui et son objectif se trouvait « Tomtit ».
Décrivant des cercles au-dessus de « Tomtit » aux commandes de son Messerschmitt-110, un pilote attendait les ordres, c'était le lieutenant Schnaufer, vingt ans, du 2è groupe de la 1ère escadre de chasse de nuit. On l'avait fait décoller du terrain de Saint-Trond, près de Bruxelles, 0h54. Maintenant à 1h20, il venait de recevoir l'information de Kühnel : un avion ennemi s'approchait, venant de l'ouest.
Un des radars géants Würzburg de « Tomtit » commençait à suivre la piste de Schnaufer qui avait mis cap à l'ouest pour réaliser son interception. Cependant, dans une autre cabine de la station, un sous-officier, Deller, aidé de son équipage de six hommes, s'efforçait de capter l'image du bombardier sur ses écrans. A 1h26, l'écho apparut. Le « Stirling » était repéré : Distance 34 kilomètres, altitude 4300 mètres, relèvement 285 degrés » Sur la glace dépolie de la table de navigation de « Tomtit », les points lumineux rouges, représentant les positions successives de Skillinglaw, progressant régulièrement vers l'est. Les points lumineux bleus, représentant les positions de Schnaufer, se rapprochaient, lentement et sûrement, de la trajectoire rouge. Une demi-minute avant que les deux avions (qui volaient presque au cap opposé l'un de l'autre) se croisent, Kühnel fit décrire à Schnaufer un virage sur la droite de presque un demi-cercle. Suivant scrupuleusement les ordres du contrôleur au sol, le pilote plaça son avion exactement derrière le « Stirling » dont l'équipage ne se doutait toujours de rien. A la place arrière du Messerschmitt, le lieutenant Baro, l'opérateur-radar de Schnaufer, penché sur son écran, vit enfin ce qu'il attendait : une petite pointe lumineuse, presque imperceptible au début, puis prenant de plus en plus d'importance......Contact en avant à droite, distance 2500 mètres. C'était Baro, maintenant qui informait Schnaufer des déplacements du « Stirling ». Il continua jusqu'à ce que le jeune pilote eût aperçu les lueurs d'échappement des moteurs du bombardier. Il était 1h30 : la cible était à 500 mètres......Tandis que l'Allemand, toujours par dessous s'approchait encore, un des mitrailleurs du « Stirling » le repéra et Skillinglaw fit faire à son avion une série de manœuvres et de virages en spirale pour essayer de semer son poursuivant. En vain. Le pilote allemand avait amené son appareil à moins de 50 mètres et ouvert le feu avec toutes ses armes, canon et mitrailleuses, chaque fois qu'il avait réussi à prendre dans son collimateur l'avion, qui continuait sa trajectoire torsadée. Le « Stirling » parut se replier sur lui-même quand il fut atteint. Une grande lueur illumina le ciel : le fuselage et les ailes avaient pris feu. Le bombardier continua de voler un moment puis, brusquement , plongea vers le sol........Tandis que le bombardier tombait comme un plomb, la position où son « plot » disparu de l'écran fut soigneusement notée : c'est là, que dès les premières lueurs du jour, commenceraient les recherches......

La trajectoire rouge, La deuxième guerre mondiale, capitaine Alfred Price