Les bombardements alliés sur l'Allemagne 1940-1945

Alentour, mille choses chutaient. Malgré mon désir de garder contact avec la rue, une peur irrésistible me la fit traverser en direction de l'abri. Sous mes pieds, le pavé tremblait comme la tôle mal ajustée sur le capot d'un lourd camion en marche. En un rien de temps je fus au milieu d'une foule au regard angoissé. L'air était irrespirable. Sans interruption un grondement puissant qui semblait venir autant de dessus que de dessous faisait se détacher le revêtement de la voûte. Des gens sollicitaient du regard un peu de confiance sur d'autres visages aussi crispés que le leur. Des enfants inconscients posaient des questions naïves. « Qu'est-ce que c'est qui fait ça, maman ? » La mère embarrassée tapotait de ses doigts tremblants la frimousse aux cheveux blonds. Ceux qui avaient la chance de croire en quelque chose, priaient. J'étais appuyé contre une grosse conduite métallique qui me transmettait d'une façon très directe les vibrations d'alentour. Le grondement s'amplifiait cette fois, et écrasait l'air contenu dans les poitrines. Des cris d'angoisse montèrent. Comme mille express traversant la cave, un vacarme, qui couvrit plaintes et exclamations envahit l'abri et sembla y demeurer très longtemps. Les bougies vacillèrent et s'éteignirent. Les cris effrayants de la foule apeurée montèrent comme venant de l'enfer. Des lampes électriques s'allumèrent. L'abri tout entier sembla s'engloutir. Une poussière opaque arrivait de l'extérieur et s'engouffrait dans notre refuge.
Fermez la porte, hurlèrent des voix d'hommes.
On la claqua et nous eûmes l'impression d'être dans une fosse commune. Des femmes commençaient à avoir une crise de nerfs et gesticulaient en hurlant. A cinq ou six reprises, le souterrain bougea, secoué par une puissance irrésistible. Tous les gens pétrifiés, moi y compris, demeuraient serrés les uns contre les autres, malgré l'horrible impression d'étouffement due à l'insuffisance d'aération. Une heure après y être entré, l'orage s'étant calmé, je ressortis de cet abri malsain pour découvrir, à la lueur des incendies, un paysage dantesque........

Le soldat oublié, Guy Sajer

Pour beaucoup, la cave ou l'abri se transformera en brasier et en tombeau. Les dégâts sont tels que les secours ne pourront rien pour les malheureux suppliciés. Il ne pourra être question non plus de relever les tonnes de ruines. Ici où là dans une ancienne rue ou un ancien immeuble on dressera sur un monticule de pierres, les noms des personnes ensevelies sous les décombres.

Les techniciens de la Luftwaffe coordonnent aussi les secours.

Les gars de la luft sont vraiment sur tous les fronts...On ne voit pas vraiment d'objectifs militaires dans tes photos,je suppose qu'il devaient pourtant y'en avoir non?
Il me semble que j'ai lu que les usines avaient fonctionné à plein régime,que les avions continuaient à décoller pratiquement jusqu'au dernier mois de la guerre.

Les chiffres parlent d'eux mêmes : Sur les millions de tonnes tombées sur l'Allemagne, seulement 12 % le furent sur des industries liées à l'effort de guerre


Comme le précise également Albert Speer, ministre de l'armement, si les alliés avaient bombardé avec la même intensité les objectifs industriels que les vieux centres-villes avec leurs habitants, ils auraient mis à coup sûr l'Allemagne à genoux déjà fin 1943, épargnant des destructions et des pertes humaines. Et pas seulement en Allemagne, mais bien dans toute l’Europe.

On peut citer cet exemple parmi d'autres milliers : Le Bomber Command, pour éliminer quelques unités allemandes dérisoires et depuis longtemps isolées, les britanniques n'hésitèrent pas à raser Le Havre qui tua 2 500 civils français.) Ces genres d'exemples vont se répéter sans arrêt.
L'industrie allemande dissémina ses usines et centres de production dans des endroits plus isolés et plus discrets. Globalement les allemands produisirent plus d'avions à la fin de la guerre !
Les alliés firent bien des opérations ponctuelles comme "Big Week", semaine de bombardements uniquement ciblée sur les cibles aéronautiques, sur des roulements à billes, sur les puits de pétrole en Roumanie, etc...
Mais jamais ils n'organisèrent des raids de grande ampleur et continu sur l'industrie de guerre.

La disparition de Caen en Normandie : 2000 bombardiers déversèrent 7000 tonnes de bombes. L'église Saint-Gilles, dont la construction avait commencé en 1082 et qui représentait un mélange unique d'éléments romans et gothiques ajoutés durant trois siècles, tomba dans le néant. Saint-Pierre perdit sa flèche qui avait servi de modèle aux clochers normands et passait pour la plus parfaite de la région....les deux tiers des maisons furent détruites, trois mille cadavres jonchaient la ville. Des allemands faits prisonniers étaient dans un tel état de choc qu'ils ne purent être interrogés qu'au bout de vingt-quatre heures.
Même en prenant comme critère les bombardements stratégiques du Reich, ce bombardement provoqua les pires dommages qu'on puisse causer sans aller jusqu'à la tempête de feu. Aucun des raids sur Berlin n'avait été aussi meurtrier........
En septembre, les ports retranchés isolés, le Havre, Boulogne et Calais, étaient pris, chaque fois après les bombardements massifs. Le tribut payé par leurs habitants dépasse celui de Caen......
Comme Roosevelt le savait depuis le début, leur humanité n'allait pas jusqu'à exposer leurs troupes dépourvues d'expérience du combat aux Allemands manquant de matériel. Ce fut par nécessité qu'on massacra des Français. On avait désespérément besoin des villes portuaires et les bombardiers étaient depuis longtemps habitués à amollir les villes en massacrant des civils.

L'incendie, Jörg Friedrich

La ville de Caen après le bombardement :

technique toujours employé par les US...

certe l'année 44 est la plus productive, mais faut aussi bien voir que le gouvernement allemand et ce cher speer en tête n'as pas plus a foutre des civils allemand s que le bomber command.... Tout passe dans l'effort de guerre du cuir aux carottes en passant évidement par toutes formes féreuse.., pour une production intensifiée au détriment de la survie élémentaire de millions de civils allemands.

A côté de ça, mon père , qui est Lorrain, a parlé longuement avec un monsieur qui avait été mobilisé dans la chasse et dont la base se trouvait etre Dresde. Il était là en Fevrier 45 et a été mobiliser pour aider les pompier, totalement insuffisant pour vaincre le cataclysme.. plusieurs jour après le bombardement; ils ont réussi a pénétrer dans la ville, encore brûlante. Des reste Humains calcinés avait fondu dans le bitume..Apparemment plusieurs centaine de civils ont pensé trouver le salut dans les abattoirs de la ville, énorme bâtiment en béton très épais. Le résultat a été le même que dans un four.
tschüss!
quentin

Il y y a de très "belle choses" dans Normandie 44 de Jean QUELLIEN...
A retenir que la Normandie a payé le prix fort pour que la France puisse être libéré.. mais elle seulement...???
20 000 civils à CAEN, Aunay sur Odon, Saint Lô, Lisieux Carentant.. autant de villes rasées, rayées de la carte parce qu'elles étaient un nœud routier stratégique...
Sans compter les civils tués, brulés enterrés vivants...
Les erreurs de bombardements très fréquentes chez USAAF.. ainsi que les mitraillages de colonnes civils, les destructions parasites parce que leurs pilotes étaient un peu trop chaud... Et je ne vous parle pas du feu ami...

A la une ! Les jeunes filles du RAD sont formées par les instructeurs de la Luftwaffe sur les différents appareils de la Flak !

Le mélange de munition pratiqué par le Bomber Command était d'une efficacité redoutable...