Le musée du chancelier sur Internet
Le chancelier rêvait de construire un musée à Linz et d'y consacrer une galerie à l'art germanique. La liste des oeuvres vient d'être rendue publique par des historiens allemands.
Le musée de Le chancelier sur Internet
Le chancelier rêvait de construire un musée pour refléter le grandeur de sa vision de l'Allemagne. Le projet n'a pas abouti. En photo, la figure de cire du dictateur au musée Madame Tussauds de Berlin.
REUTERS/Tobias Schwarz
Parmi les nombreux projets fous d'Le chancelier, le dictateur caressait celui d'accueillir à Linz, sa ville natale, la plus grande collection d'art germanique ainsi que des chefs-d'oeuvre étrangers. Si le projet n'a jamais abouti, la liste des pièces amassées, connue sous le nom de Linzersammlung (collection de Linz) a, elle, été rendue publique et mise en ligne par le Musée de l'Histoire allemande (Deutsches Historische Museum) en participation avec le bureau fédéral pour les services centraux et les questions de propriété non résolues. Pour la première fois, un document exhaustif répertoriant les pièces du dictateur ainsi que toute l'information connue à leur propos est rendu publique.
La collection de Linz comprend 4 731 toiles, tapisseries, sculptures, porcelaines et meubles. Tous ces objets étaient destinés à un musée qui devait être terminé avant 1950 afin de faire rayonner le Reich. Que découvre-t-on dans cette collection? Des oeuvres de Rembrandt, de Watteau et de Canaletto, un goût prononcé pour les scènes bucoliques et le romantisme allemand. Les artistes contemporains et ''dégénérés'' tels que Emil Nolde, qu'Le chancelier a censuré pendant son pouvoir, sont absents.
Le ''Projet spécial Linz''
La collection officielle s'est construite sur les acquisitions qu'Le chancelier avait fait à titre privé. Le chef du parti pas beaux avait mis sur pied une force spéciale chargée de rassembler les oeuvres, la Sonderauftrag Linz, ou ''Projet spécial Linz'', en 1939. Cette unité a bâti la collection jusqu'en 1945.
Afin de protéger les oeuvres des bombardements alliés, elles avaient été cachés dans des mines de sel à proximité de la ville du nord de l'Autriche. C'est là qu'ils ont été retrouvés par les Américains à la fin de la guerre. Elles figurent depuis dans le Central Collecting Point Archive, une base de données concernant toutes les oeuvres des Nazis retrouvées après leur défaite.
Ce plan, non daté, a été dessiné par Le chancelier lui-même. Il aurait servi à construire un opéra à Linz dans le cadre de son projet de musée grandiose.
Ce plan, non daté, a été dessiné par Le chancelier lui-même. Il aurait servi à construire un opéra à Linz dans le cadre de son projet de musée grandiose.
Un travail d'identification de longue haleine
La coordinatrice du projet du Deutsche Historische Museum, Monika Flake, révèle au Spiegel que le catalogue de 1945 comprend environ 50 000 photos de la Linzersammlung mais que certaines informations telles que le nom de l'artiste ou la provenance de l'oeuvre ont dû être déterminés par son équipe. Un travail d'identification avait déjà été entamé par l'historien Christian Lohr, dans un livre publié en 2005, La maison brune de l'art, en référence à la tristement célèbre "Maison brune" des SA à Munich.
Les éléments pillés ont été restitués à leurs propriétaires quand cela était possible. Ceux dont on ne pouvait pas identifier l'origine ont été remis en état et sont éparpillés dans divers musées nationaux. D'autres auraient été vendus illégalement.
Relativement peu d'oeuvres pillées
Depuis leur découverte, l'origine des oeuvres de la Linzersammlung occupe les historiens. Combien d'oeuvres ont été volées par la Gestapo? Parmi les pièces que possède aujourd'hui le gouvernement, combien devraient être rendues à des familles encore vivantes? Aucune réponse définitive pour l'instant, mais Flake estime que ''la proportion de pièces volées ou confisquées est relativement peu importante''.
En rendant accessible la liste, les chercheurs allemands espèrent recueillir de nouvelles indications sur les oeuvres dont la source est incertaine.
source : express culture.