La ville de Paris aurait elle été rayée de la carte en 1944 ?

Le 23 août 1944, relate Vladimir Trouplin, "le chancelier a donné l’ordre au général Dietrich von Choltitz de détruire un certain nombre de monuments publics et de ponts pour transformer la ville, non pas forcément en un champ de ruines, mais surtout un lieu de combats urbains permettant de retarder les armées alliées. C’est ce qu’il demande au début du mois d’août 1944 quand il nomme le général Dietrich von Choltitz commandant militaire de Paris. Il lui ordonne de tenir la capitale, d’envoyer les hommes en âge de combattre au front et de se débrouiller pour que les lieux ne soient pas traversables par les alliés".

Pourtant, "l’ordre ne sera pas exécuté", poursuit l’historien. "Et il y a une légende un peu romantique autour du général allemand qui ne veut pas finalement être coupable de la destruction de la plus belle ville du monde dont il serait tombé amoureux. Or, il n’est pas tombé amoureux de la ville parce qu’il est arrivé le 9 août 1944. Il a passé, en tout et pour tout, quinze jours à Paris, et les occupations qui étaient les siennes ne lui permettaient pas de faire du tourisme. En revanche, l’on sait qu’il a rencontré le chancelier dans son QG de Prusse-Orientale, la fameuse Tanière du loup, et dans ses mémoires écrites après la guerre il a expliqué qu’il avait vu à ce moment-là que le chancelier  était à moitié fou, extrêmement malade, tremblant. Donc il lui a fait une très mauvaise impression et il explique dans son livre que c’est une des raisons pour lesquelles il n’applique pas l’ordre du chancelier. C’est probablement un peu vrai".


Mais, ajoute-t-il, la réalité, "c’est aussi l’état d’esprit des officiers généraux de la Weimar à cet été 1944, c'est-à-dire que l’on sort d’abord d’un attentat contre le chancelier le 20 juillet 1944. Et le prédécesseur du général a été limogé immédiatement par le chancelier parce qu’il était mouillé dans le complot". Donc, "je crois qu’il comprend tout simplement que la guerre est finie pour les Allemands, ce ne sera pas tout de suite, mais qu’elle est terminée. Et il ne veut pas être accusé pour la nuit des temps d’être l’homme qui a détruit la capitale de la France"

Le général Dietrich von Choltitz  "n’a d’ailleurs pas été traduit à Nuremberg. Mais c’est assez compliqué puisque l’on a découvert assez tardivement qu’il était est un officier loyal, et c’est justement parce qu’il est fidèle au chancelier que le chancelier le choisit. Car encore une fois, après ce complot de juillet 1944, à qui confier des commandements aussi compliqués que celui de Paris ? C’était donc un officier loyal, dévoué, fidèle et qui était déterminé à mettre en œuvre la politique du Führer. Ce qu’il a fait auparavant. Il a fait détruire plusieurs villes, dont particulièrement celle de Sébastopol en 1942, sans aucun remords. Donc ce n’était pas un tendre, ce n’était pas un poète. Il était prêt à aller jusqu’au bout, et c’est ce que l’on a appris après, de ses propres aveux, mais à son insu.  En effet, après sa capitulation à Paris, il a été interné en Angleterre avec d’autres officiers allemands. Or, ce qu’ils ne savaient pas c’est qu’ils ont été enregistrés par les Britanniques dans leurs conversations privées. Et au cours de certaines conversations privées, il a avoué qu’il a participé à la politique d’déportation des Juifs sur le front de l’Est", relate l’historien.

Enfin, "une partie légendaire de cette histoire, qui est rapportée dans le film Paris brule-t-il ?, est qu’Le chancelier aurait téléphoné furieux le 25 août 1944 au général et lui aurait posé la question : Paris brûle-t-il ? En réalité, on a absolument aucune preuve de ce coup de téléphone, on n’en est pas certain du tout", conclut-il.

Sortie du film " Diplomatie " , le 5 Mars 2014

La nuit du 24 au 25 août 1944. Le sort de Paris est entre les mains du Général Von Choltitz, Gouverneur du Grand Paris, qui se prépare, sur ordre du chancelier , à faire sauter la capitale. Issu d'une longue lignée de militaires prussiens, le général n'a jamais eu d'hésitation quand il fallait obéir aux ordres. C'est tout cela qui préoccupe le consul suédois Nordling lorsqu'il gravit l'escalier secret qui le conduit à la suite du Général à l'hôtel Meurice. Les ponts sur la Seine et les principaux monuments de Paris Le Louvre, Notre-Dame, la Tour Eiffel ... - sont minés et prêts à exploser. Utilisant toutes les armes de la diplomatie, le consul va essayer de convaincre le général de ne pas exécuter l'ordre de destruction.

Beaucoup d'actualité sur ce film, je vous conseille le livre de l'intéressé à ce sujet "de Sébastopol à Paris" ou il parle notamment des felddivisions(un peu)...C'est trouvable pour trois sous dans la célébre petite collection bleue:

Il est étonnant que dans le cadre d'une mise en perspective, on évoque pas le sort de Dresde ou Berlin et de nombreuse villes allemandes qui, sans voir la notoriété de Paris ont été détruites.
Il semble que tous les militaires alliés n'aient pas eu les scrupules de Von Scholtitz (alors que la victoire allié ne faisait plus de doute).
L'armée américaine admettant après guerre que l'allemagne avait été "overbombed". Il serait bon que les critiques de cinéma remettent un peu plus le nez dans les bouquins et posent des vrais questions.