Compte rendu du spectacle évoquant les combats autour de la batterie de Crisbecq :Comme d’habitude, nous nous sommes rejoints pour mettre bon ordre à notre équipement la veille du départ pour la batterie: ces petits moments de préparation et de retrouvailles sont devenus un agréable rituel d’entrée en matière. Nous avons consacré une journée entière au nettoyage et à la préparation de l’équipement.
C’est sous un soleil radieux que nous sommes arrivés le lendemain sur la batterie. Nous avons salué nos camarades ainsi que les autres figurants participant à ce spectacle, l’accueil fut chaleureux, nous avons rencontré rapidement des têtes connues. Nous avons profité de ce début d’après midi pour faire le tour de la batterie, ainsi que des différentes pièces d’artillerie mises en place. La rencontre de plusieurs propriétaires de flak38 nous a ainsi permis de mieux comprendre le fonctionnement du canon et son utilisation. Nous avons abordé aussi le sujet de la restauration de ce type de pièce et avons recueilli de précieux conseils !...
Le déjeuner fut vite englouti pour partir répéter le spectacle. Nous avons dû nous y reprendre à plusieurs reprises pour que tout le monde connaisse les scènes de bases et la partie qui le concernait dans le déroulement d’ensemble; en effet le nombre de figurants est un peu aléatoire et rend difficile l’établissement d’un scénario précis. Il faut, le temps d’un spectacle, donner l’illusion de groupes militaires homogènes alors que les figurants proviennent d’associations différentes, avec des capacités et des connaissances disparates. Il reste une grande part d’improvisation lors de la représentation qui permet à chaque participant de vivre un peu les événements évoqués. Le principal intérêt de la répétition pour les figurants est l’appréhension de la collaboration entre les différents groupes et de la difficulté de coordination dûe au nombre de participants.
Une fois la répétition terminée, le caporal-chef Müller eut la chance d’essayer le fameux Panzerschrek qui impressionna plus d’un d’entre nous. En effet, le déclenchement de la roquette dégage un volumineux panache de fumée. L’effet est saisissant. Il était important pour des raisons de sécurité de s’assurer de conditions d’utilisations sûres pour tous pour la mise en oeuvre qui allait avoir lieu le soir même.
Après le dîner vint enfin le temps de s’équiper pour la représentation. En un instant, tous les participants se rassemblent en bon ordre et sont fin prêts pour le spectacle. Nous sommes entrés en rang serrés sur la batterie évoquant la défaite de 40 devant l’œil curieux du public. Scénario oblige, l’occupation que nous évoquions par la suite fut vite troublée par l’intervention de résistants puis par l’apparition de parachutistes Américains. En 44, ces derniers avaient menés de violents combats sur la batterie puis en sous-nombre avaient du capituler. Comme à l’époque, un violent bombardement sema la panique parmi les troupes allemandes, en train de regrouper les prisonniers. Chacun essaie de trouver un abri, la confusion règne. Les américains, appuyés par les résistants, en profitent pour lancer l’assaut. Après divers replis successifs, les allemands à bout de souffle tentent un dernier assaut : les sifflets retentissent, les soldats allemands sortent tous de leurs tranchées et bondissent sur les troupes alliées. Les combats sont d’une violence inouïe, une mg42 sur affût lourd crépite, tandis que les alliés vident leurs chargeurs sur les allemands à découvert, notre section protége le caporal chef Müller qui est chargé de venir à bout d’un char américain posté non loin. La mise en œuvre n’étant pas assez rapide, nos adversaires attaquent et un corps à corps a lieu sur la position. Les combats, bien que simulés, sont d’une rude violence, les casques roulent dans la poussière. Au final, les américains finissent par avoir raison de tous nos efforts et prennent la batterie. Les prisonniers allemands sont réunis sans ménagement, de nombreux véhicules frappés de l’étoile blanche américaine recouvrent le périmètre, c’est la Libération ! Nous saluons le public venu cette année assez nombreux et puis, allons retrouver les camarades pour conter nos exploits et déconvenues dérisoires, la foule envahit la batterie, le spectacle est maintenant terminé.
Il est difficile de considérer cette journée comme une journée typique de reconstitution, le côté historique est largement bousculé pour faire la part belle au spectacle. Il est toujours plaisant de participer à des rencontres qui permettent au public de mieux comprendre les évènements qui se sont déroulés lors des ces rudes combats de 1944. Les puristes auront noté de gros désordres uniformologiques, qui furent compensés par le dynamisme des acteurs, mais aussi la confusion totale qui a eu lieu durant le spectacle, ce qui est certainement le seul point historiquement très proche de la réalité..
Ce fut tout de même une journée très agréable qui nous a permis d’évoluer dans un cadre sympathique, de rencontrer des passionnés d’histoire et surtout de partager un morceau de l’histoire vivante qui nous est très cher.