La récente découverte d'une photo me donne l'occasion de revenir sur l'historique de la cuisine roulante dite "Marion".
Dans l'ordre chronologique des gros achats de matériel mis à disposition de l'association les Lufteaux, il y eu le Flak 38(autour de 2008), et en second la cuisine roulante(2009).
Pour mémoire on peut citer aussi le Dingo en 2013(revendu en 2014), puis en 2015 l'arrivée du Stug n°1(revendu en 2019), en 2017 l'arrivée de 222, en 2018 l'arrivée du Stug n°2, et en 2019 l'arrivée du U23.La roulante est un modèle français M36/(modifiée)38. "Marion"est un sobriquet général pour ce modèle de matériel un peu comme F14/Tomcat, ou M24/Shafee. Elle fonctionne uniquement au bois.
La majorité des exemplaires qu'on voit aujourd'hui sont d'après guerre, avec des bruleurs à charbon, au fuel etc.
Cette roulante est un objet historique contemporain de la période de la guerre(le modèle de timon en témoigne).
Le châssis a visiblement été beaucoup remanié puisque l'essieu est allemand, et les roues américaines (de 44).
Le propriétaire précédent qui était Belge (rencontré à Bastogne) m'a assuré qu'elle avait bien servie dans l'armée allemande car donné après la campagne de 40 par l'Etat français au titre de dommage de guerre.
J'ai cherché, impossible de valider cette théorie qui reste pour moi un argument de vente/une possibilité(toujours se méfier des belles histoires
). Globalement, sans en avoir une garantie parfaite, on peut dire que l'utilisation de ce matériel m'est apparu vraisemblable.
Dans les années 2010, les Lufteaux avait une peu la réputation d'un groupe qui n'était intéressé que par le TAB et l'armement, impression renforcée encore par le fait qu'on était le premier groupe à se présenter avec un canon (ceci dit le canon nous permettait d'être invités car à l'époque la majorité des événements publics refusaient les groupes en tenue allemande, mais cette pièce originale intéressait les organisateurs donc ils faisaient des exceptions pour nous).
Quoi qu'il en soit, lors d'une première participation à Bastogne, j'ai vu la Marion dans ces œuvres et j'ai tout de suite senti le potentiel de cohésion et de sympathie d'un tel accessoire. Comme, grâce au canon nous avions "porte ouverte" dans les manifestations, démontrer à nos détracteurs que nous accordions autant d'importance à la vie de bivouac qu'au TAB en investissant dans une roulante m'est apparu stratégique. Cela permettait aussi de développer notre bivouac qui était bien modeste au regard de ce qui était présenté par les reconstitueurs alliés.
J'ai proposé 3000euros au propriétaire qui a sauté sur l'occasion de s'en débarrasser.
Évidement tout cela paraît bien dérisoire aujourd'hui mais à cette époque l'activité de reconstitution en tenue Allemande n'était pas du tout acceptée, notre façon de faire très à contre-courant de ce qui se faisait dans le milieu WW2 était impopulaire et nous n'avons pu compter que sur notre détermination pour nous imposer. Les reconstitueurs en tenue allemande aujourd'hui ne sont certainement pas conscient de tout ce qu'ils doivent aux Lufteaux qui ont forcés, avec intelligence, tous les blocages pour exister. La cuisine Marion a largement contribuer à la réussite de notre entreprise collective.
Quoi qu'il en soit, hier un ami commun m'a envoyé une photographie ou l'on voit une cuisine française dans une cour
de caserne allemande. C'est la toute première que je vois.