Les bombardements alliés sur l'Allemagne 1940-1945

Il existe même une chanson pour les soldats maniant les projecteurs de la Flak !

Schéma montrant le défense par les radars. Les bombardiers alliés sont pris dans les différents faisceau des radars de la Flak.
Radar Freya, radar Würzburg, et enfin la chasseur de nuit attend sa proie dans le secteur illuminé par les projecteurs.

Le cœur de cet appareil perfectionné qu’était le Q.G de la Luftwaffe était un bunker de béton et d’acier, haut de trois étages et profond d’autant, à l’épreuve des bombes……
A l’intérieur du bloc, existait une immense carte lumineuse, rappelant un écran de cinéma. Tout avion qui pénétrait dans l’espace aérien du Reich se déplaçait en miniature sur la carte et il était l’objet d’une surveillance de tous les instants. Une réalisation technique indiscutable. Les détecteurs répartis dans la nature décelaient l’appareil et une installation d’une extrême complexité faisait que son ombre se trouvait projetée, ici, sur l’écran, au centre nerveux de la défense aérienne. Tous les fils convergeaient vers le PC : tables d’écoute, stations radios, centrales de détection, etc. Tous les rapports aériens, les conversations des pilotes dans l’interphone, le moindre mot présentant un intérêt étaient écoutés. C’était un monde de câbles, d’écrans de télévision, de faisceaux lumineux et de tubes cathodiques. On voyait pour ainsi dire chaque hélice, qu’elle appartînt à un Messerschmitt, à une forteresse ou à un Libérator.
En avant, derrière un pupitre, se tenait l’officier de renseignements. Il lui suffisait d’appuyer sur un bouton pour diriger les escadrilles de chasse vers tel ou tel secteur. Le temps d’actionner une manette, de décrocher le téléphone, des Messerschmitt 109 décollaient sur les terrains des alentours, la Flak ouvrait le feu près de Halle, autour de Berlin ou de Magdebourg, ou bien elle cessait le tir. Que le lieutenant-colonel levât le petit doigt, les ordres partaient immédiatement dans tous les azimuts et la défense entrait en branle.
Le secteur à surveiller était énorme : de Hanovre à Katowitz, de la Prusse Orientale au Mittelgebirge.
En cet été de l’an de grâce 1944, les bombardiers alliés arrivaient comme des sauterelles : mille, deux mille, trois mille à la fois. La carte lumineuse délimitait un espace s’étendant du sud de l’Angleterre à la Pologne, du Danemark aux Alpes. Les bombardiers venaient en masse, souvent de l’ouest et du sud en même temps : mille, deux mille, trois mille, par paquets, semaine après semaine, jour après jour. Lorsque le lundi, la division aérienne disposait d’un effectif de trois cents chasseurs susceptibles de prendre l’air, le mardi, après une grosse attaque, elle n’en possédait plus que deux cents ; le mercredi, cent vingt à cent cinquante, le jeudi, un peu moins de cent, le vendredi, une cinquantaine. Le samedi l’officier de renseignements préférait s’abstenir que de donner l’ordre de décollage ; il décrochait son téléphone et appelait le corps aérien :
- Laissez-nous un peu souffler, que diable !
Il faut d’abord faire le plein de pilotes et d’avions. Nous sommes à bout de rouleau. Si, aujourd’hui, deux mille bombardiers et mille Mustang arrivent, je ne peux tout de même pas envoyer en l’air les cinquante malheureux coucous qui me restent, sinon pas un ne rentrera. Montrez-vous raisonnables, nom de…Ce serait un sacrifice inutile. Par une nuit claire comme nous en avons une, les autres vont arriver avec deux ou trois mille machines…..
- Non…..ordre du maréchal du Reich ; tous les aviateurs capables de tenir un manche et viser dans un collimateur prendront l’air.
………………….

D’après les statistiques, la durée de vie moyenne d’un pilote affecté à la défense du Reich varie entre 48 heures et 69 heures.


La dernière rafale
Peter Henn

Groupe de pilotes de la chasse de nuit. Combien survivront à la fin de la guerre ?

Bombardements alliés sur l’Allemagne

Bonjour,

Il est vrai que les Anglo-américains ont bombardé à outrance préservant néanmoins qqsuns de leurs intérêts sur le sol ennemi. Avaient-ils le choix de faire en sorte de mettre à genou ce peuple guerrier teuton qui avait mis l’Europe à feu et à sang, peuple complètement subjugué par une idéologie exécrable. Peuple courageux certes qui n’aurait pas cédé un pousse de terrain et qui était en passe de mettre en œuvre des armes nouvelles encore plus destructrices. Peuple qui n’a pas hésité à mitrailler, à bombarder des colonnes de civils français en 1940, comme à l’exercice. Peuple qui nous aurait rendu à l’état d’esclaves s’il avait gagné la guerre car seule la race des seigneurs, race germanique avait sa place.
En France il est vrai que les Américains ont, au début du débarquement, pratiqué le système du rouleau compresseur avec leur aviation. Il est vrai aussi qu’au plus haut niveau de l’USAF, les officiers ont refusé de continuer de pratiquer cette tactique qui provoquait tant de morts chez les civils en France.
Je me souviens enfant, nous disions pour nous rassurer. Les avions anglais visent toujours au bon endroit, les américains toujours à coté. Nous n’avions pas inventé ces propos, ils avaient été entendus, sortis de la bouche des adultes.
Je ne parlerai pas des ruines des villes allemandes avec compassion, leur chef n'a pas voulu céder, les alliés non plus . Je plains , ô combien, les victimes innocentes ceux qui avaient compris dès le début qu'’ils avaient affaire à un fou et je plains encore plus les enfants deux fois innocents.
Bien cordialement
Albert

Rien ne peut justifier le massacre de civils, de femmes et enfants brûlés vifs. Une pratique militaire inadmissible qui soulève que l’on veuille ou non un problème moral et éthique.

Par conviction antifasciste, Zinn avait volontairement rejoint l'Air Force durant la Seconde Guerre mondiale. Il avait à cette occasion participé à des bombardements sur Berlin, l'ex-Tchécoslovaquie et la Hongrie. La position anti-guerre de Zinn s'appuie donc pour une grande part sur sa propre expérience du combat. En avril 1945 à Royan (Charente-Maritime), il a notamment participé à l'une des premières utilisations militaires massive du napalm, appelé alors « feu gluant », et en a conçu une horreur rétrospective pour ce type d'action et pour toute forme de guerre. Ces bombardements visaient des soldats allemands, qui, aux dires de Zinn, s'étaient repliés en attendant l'abdication de l'Allemagne et ne représentaient donc plus un quelconque danger militaire. Ses attaques tuèrent non seulement des soldats mais aussi des civils français. Neuf ans plus tard, Zinn retourna à Royan pour consulter des documents ayant trait à cette opération et interviewer des habitants. Dans ses livres The politics of history et The Zinn reader, il décrit comment le bombardement fut décidé par la hiérarchie militaire pour des raisons qui tenaient plus à des considérations carriéristes qu'à des objectifs militaires légitimes.
D'après Zinn, son expérience en tant que bombardier, combinée à ses recherches sur la cause et les effets du bombardement de Royan, l'ont sensibilisé aux dilemmes moraux associés à toute intervention armée mais surtout aux atrocités commises au nom de la défense d'intérêts militaires incertains. Dans son pamphlet Hiroshima : breaking the silence, il a notamment questionné les justifications d'opérations militaires affectant les civils ; s'il dénonce en particulier les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, son propos vise aussi les bombardements alliés sur l'Allemagne (Dresde, Essen...), le Japon (Tokyo) voire la France (Royan), durant la Seconde Guerre mondiale.
Howard Zinn
wikipedia


La ville de Royan rasée !

“Les termes du discours politique sont conçus de manière à empêcher de penser. L’un des principaux est cette notion de « défense ». Examinez les archives diplomatiques de n’importe quel pays et vous y trouverez que tout ce que ces pays ont jamais pu faire était « défensif" !

Comprendre le pouvoir, premier mouvement, 1993
Noam Chomsky

Chargement des bombes à bord du Halifax.

Nous venons de virer au dernier point tournant avant l’objectif. Il reste à parcourir une longue ligne droite de 320 kilomètres car le Bomberf Command ce soir ne prend pas ses précautions habituelles. Duisbourg a été « sonné » dans la journée, jamais les Allemands ne penseront que nous y revenons. Tout d’un coup mon regard est attiré par une lueur rougeâtre au raz de l’horizon, droit devant moi. De longues minutes je la contemple. Elle grandit peu à peu. A mi-voix, j’appelle mon navigateur :
- Bérard, je vois Duisbourg.
En silence, Bérard vérifie rapidement sa montre et ses calculs :
- Tu es fou, nous sommes à plus de 200 kilomètres : c’est Bruxelles !
Je regarde à gauche. Bruxelles est là, assez près ; mal camouflée, quelques lueurs brillent. J’insiste :
- Je vois Duisbourg, ça brûle !
En effet malgré l’énorme distance qui nous sépare c’est bien Duisbourg. De gigantesques incendies embrasent le ciel. Le millier d’avions du matin a rasé les trois-quarts de la ville. Nous sommes 625 qui venons achever le travail. La cité toute entière est en feu. La visibilité excellente. La DCA assommée par la pluie de bombes du matin, est presque nulle. Ce qui reste d’artilleurs doit servir de pompiers. Le spectacle est grandiose mais au-delà de l’humain. Sur le rouge sanglant de la ville, le quadrillage des rues est marqué par des raies noires qui par instant sont effacées par une avalanche de flammes. Un bloc d’immeubles a dû s’effondrer barrant la rue. De volutes géantes de fumée montent vers le ciel, presque palpables tant elles sont denses. L’équipage est muet. Personne ne surveille le ciel. Les regards sont comme aimantés par cette tache de cauchemar. « Bomb’s gone » est notre seul mot et quatre tonnes de bombes filent dans la nuit pour aviver un brasier en plein déchaînement.

Pilotes de nuit
Jean Calmel


A bord du Halifax !

Le 14-15 octobre 1944, la ville de Duisbourg fut bombardée à nouveau par ce 240è raid. Le samedi matin 1063 appareils britanniques larguèrent 3574 tonnes de bombes explosives et 820 tonnes de bombes incendiaires. Dans la nuit il y eut un second et un troisième raid. Vers 1 heure trente du matin, le dimanche, apparurent 1005 appareils, puis à 4 heures une troisième vague, à elles deux, elles larguèrent 4500 tonnes de bombes. En vingt heures, 9000 tonnes devaient tomber sur Duisbourg. On réédita ce type d’attaque sur Cologne. JFC Fuller, historien britannique de l’armée, écrivit que l’on produisait tellement d’avions que, par embarras, on avait même bombardé encore une fois les tas de ruine de Cologne. Les bombardiers de la RAF étaient si souvent dans le chemin des autres que cela leur faisait courir davantage de risques que les tirs de la DCA !

La maison Sack à Braunschweig