- RadarsLes origines du radar (Radio Detection And Ranging) remontent au début du siècle quand un étudiant allemand s'appuyant sur les découvertes de Hertz, expérimenta sur le Rhin un dispositif permettant par la réflexion d'ondes radio, la détection des bateaux.
Personne n'ayant réalisé la portée de cette invention, elle resta oubliée jusque dans les années 30.
La première société à s'intéresser à des applications civiles fut la firme allemande GEMA qui expérimenta la détection d'un navire à 12 km, devant des officiels civils et militaires. Un avion fut même localisé à 700 mètres d'altitude. Malgré leur intérêt, les militaires se sont peu impliqués dans le développement de cette nouvelle technique.
La firme continua néanmoins ses recherches et présenta un prototype capable de localiser un avion à une cinquantaine de kilomètres.
Ces radars appelés Fraya travaillaient sur une fréquence de 125 MHz.
Au début du deuxième conflit mondial, malgré quelques unités opérationnelles, le besoin en système de détection s'est considérablement accru. D'autres firmes électroniques comme AEG, Telefunken et Lorenz, se lancèrent dans la production pour les forces militaires.
Les Allemands ont donc développé deux types de matériel :
- Les radars de surveillance destinés à localiser le plus tôt possible les mouvements aériens pour indiquer leur position aux chasseurs d'interception et prévenir les populations civiles.
Radar de détection avancé type Wassermann
- Les radars de guidage de tir destinés à transmettre aux armes antiaériennes (Flak) les coordonnées précises en site, azimut et distance.
Radar de surveillance FuMG 41G Mammut. Portée 300 km. (photo copyright Schiffer Publishing)
Les radars de surveillance :
On demandait à ces radars d'avoir une très grande portée dans le but d'anticiper les attaques aériennes ou même navales. Celle-ci, d'environ 80 km au début du conflit, augmenta avec les progrès liés aux tubes de puissance à très haute fréquence et aux antennes (groupements de dipôles ou de yagis).
Radar type Wurzburg
Les portées les plus courantes étaient de 200 à 400 km, avec des puissances de 20 à 150 kW. Des systèmes dits à changement de fréquence ont été développés pour déjouer les leurres largués par les avions (bandelettes d'aluminium dont la longueur était fonction de la fréquence du radar à brouiller = windows).
Bandelettes Windows
Sur la gauche le radar brouillé par ces windows.
Dès le début du conflit, les alliés furent préoccupés par cette menace en perdant en décembre 39, trente-quatre appareils abattus par la chasse prévenue par radar.
Malgré tout, cette technique naissante avait beaucoup de contraintes car elle devait être très précise, facilement transportable, alimentées par courant électrique, insensible aux brouillages, faire la différence ami-ennemi, etc. C'était beaucoup à l'époque, surtout en temps de guerre.
Les derniers développements vers 1945 furent les radars trans-horizon d'une portée d'environ 4000 km.
FuMG 65 Würzburg-Riese. Parabole de 7,5 m. (photo copyright Schiffer Publishing)
Les radars de guidage de tir :
Destinés à la défense antiaérienne, ces radars transmettaient aux artilleurs de la Flak la position de la cible en site, azimut et distance d'une façon beaucoup plus précise que les systèmes acoustiques.
Physiquement, ils étaient composés d'un réflecteur parabolique plein ou grillagé de 2 à 3 mètres de diamètre, le plus souvent démontable. Au foyer de cette parabole était située l'antenne proprement dite (le plus souvent un dipôle). Un dispositif IFF (Identification Friend or Foe) de reconnaissance ami-ennemi par réception d'un code émis par l'aéronef était souvent adjoint au radar avec une antenne annexe.
Radar de détection dans le maïs Italien
Radar de détection sur la côte atlantique
Radar de détection sur le toits dans le Nord de la France
Ils travaillaient sur des fréquences de quelques centaines de mégahertz qui permettaient des portées de 20 à 30 km.
Des unités de plus grande puissance avec antenne de 7 ou 8 mètres de diamètre permettaient de localiser des formations aériennes à une soixantaine de kilomètres avec une précision d'une vingtaine de mètres et d'un à deux dixièmes de degrés pour la direction. Un radar de surveillance était parfois utilisé pour dégrossir la recherche.
Suivant les modèles, il fallait une équipe de 4 à 6 personnes pour observer les signaux reçus à l'aide de tubes cathodiques et transmettre les données aux batteries d'artillerie et aux projecteurs.